Redressement de la cyphose à l’âge adulte, est-ce possible ?

Puis-je encore redresser ma cyphose à mon âge ? C’est une question que j’entends en consultation très régulièrement, dans la bouche d’adultes de 20 à…90 ans ! C’est vous dire si ce haut du dos qui s’arrondit est source d’inquiétude, le plus souvent d’ordre esthétique. Le dos voûté est en effet un marqueur classique de l’âge, qui signe un vieillissement de la posture : « ma mère est cyphosée, je ne veux pas me voûter comme elle, est-ce héréditaire ? ». En général, le patient essaie ensuite de se tenir droit, de se redresser et ajoute, « c’est épuisant, je n’ai pas la force de rester comme ça tout le temps ! »

Je comprends la demande esthétique, mais, en tant que kiné, je m’inquiète plus pour le retentissement fonctionnel et douloureux. Classiquement les épaules, les cervicales et les lombaires compensent la cyphose enraidie et sont douloureuses, en alternance. D’autre part, il n’y a pas une cyphose, mais des cyphoses, d’origines variées, et le traitement, ainsi que l’évolution ne seront pas les mêmes, selon la cause de la cyphose. Il ne suffit donc pas de dire « redressez-vous ou tenez vous droit ! ». Il faut avant tout comprendre pourquoi la cyphose s’est installée, revenir à cette origine et essayer de la traiter. Un bilan global du patient est donc nécessaire.

Aujourd’hui, je vous raconte l’histoire d’une cyphose, celle de Philippe, 45 ans.

Redresser sa cyphose soulage les cervicales, les épaules et les lombaires

J’ai souvent raconté sur ce blog comment je m’étais subitement lassée de mon métier de kinésithérapeute et ostéopathe. 20 ans d’exercice libéral, une crise du covid particulièrement éprouvante pour les praticiens de santé libéraux, le tout conjugué à mon marasme personnel de la quarantaine… ont fini par avoir raison de toute motivation à exercer. C’est d’ailleurs sur cette perte de sens, pour une pratique qui m’avait pourtant toujours passionnée, qu’est né le blog « Adapter Son Yoga ».

Alors, même si je travaille de manière moins investie au cabinet, je vis encore des moments de « grâce » en consultation, où j’accède à une certaine vérité du corps de l’autre. C’est peut-être surprenant pour vous, un terme si fort, mais en consultation, nous sommes 3 : mon patient, son corps et moi. Ce triangle relationnel a ceci de cocasse, que j’ai une lecture et un échange avec le corps, que le plus souvent le patient ne peut pas avoir, ni comprendre avec son propre corps. Je vais essayer de vous le conter aujourd’hui.

Ce vendredi, j’ai donc vécu ce type de consultation si précieuse pour me remotiver à traiter, avec Philippe, un nouveau patient de 45 ans. Philippe vient me consulter car, en gros, il a mal au dos tout le temps, depuis toujours. Il se sent très contracturé au niveau des trapèzes et entre les omoplates. De plus, il a régulièrement une douleur en barre lombaire invalidante. Il souhaite donc améliorer sa posture pour diminuer ses douleurs.

La cyphose dorsale crée souvent des douleurs cervicales, lombaires ou d’épaule.

Autant vous dire que peu de patients, en dehors de mes patients yogi bien sûr, sont dans cette démarche active de compréhension de leurs douleurs ! La plupart des patients arrivent, inquiets, avec leur corps en consultation, comme ils vont chez le garagiste : « j’espère que vous pourrez me réparer cela… en 1 séance si possible, ce serait fantastique ». Je ne caricature même pas ! C’est pour moi un rôle essentiel du thérapeute, de faire passer son patient de passif à acteur de sa prise en charge.

45 ans, yogi, sportif et pourtant cyphosé

Le temps d’écoute

Philippe est un personnage, loquace et sympathique. J’ai le temps de l’écouter. Il y a un an, il a fait ce qu’il appelle un burn out. Il a ressenti le besoin de s’isoler 15 jours, hors de son champs familial et professionnel. À cette occasion, il a débuté le yoga et s’est pris en main au niveau santé (pratique sportive régulière, cuisine saine, podologue, ostéopathie, kinésithérapie, orthopsie…) . Je vous épargne le contexte de ses débuts en yoga, qui amuserait cependant beaucoup les psychologues.

Depuis, il pratique le yoga régulièrement et de façon équilibrée, à savoir des postures, des pranayamas, des concentrations et des techniques plus énergétiques, même si son esprit cartésien résiste. Ses douleurs de dos se sont nettement améliorées sans pour autant disparaitre, d’où sa consultation. Il focalise sur ses tensions dans les mollets et sa cyphose : le haut de son dos est arrondi.

L’examen clinique

Je l’examine. Ce qui signifie que j’observe sa posture sans mouvement, en statique, un peu comme dans Tadasana, puis en dynamique. Globalement 4 mouvements simples suffisent à avoir un bon aperçu de la mobilité (flexion avant, back-bend ou extension, inclinaison droite et gauche). La mobilité est très bonne. Même si Philippe est loin de faire Hanumasana, sa mobilité est suffisante et harmonieuse et n’explique pas ses douleurs.

Il est tonique et musclé… et pourtant cyphosé ! Certains professeurs de yoga peuvent en effet avoir cette croyance erronée que la cyphose est liée uniquement au mode de vie trop sédentaire ou à une mauvaise position assise. En somme, ce serait la résultante de nos vies d’occidentaux qui nous cyphoserait ! Alors, je le redis ici, on a la posture qu’on peut, pas la posture qu’on veut ! Je n’adhère pas du tout à ce point de vue culpabilisant et simpliste. Philippe en est la preuve. Il fait tout ce qu’il faut, pourtant sa cyphose est bien présente.

Bilan à distance de la cyphose

Je vous passe le reste de mon bilan, car je découvre assez vite la pépite de Philippe. Pour ceux qui me connaissent, je suis une chercheuse de pépites chez mon patient ! A savoir, je recherche en priorité les gros désordres, les gros déséquilibres sur lequel mon patient peut travailler, même si cela semble loin du motif de consultation. Une pépite peut-être par exemple : un haut niveau de stress, un ventre douloureux et tendu, une raideur importante focalisée sur les quadriceps, un manque de tonus du périnée, des insomnies…

Donc la pépite de Philippe est double : il a bel et bien une cyphose dorsale raide et un thorax en position haute. Cela signifie qu’il a un haut du dos rond et que ses côtes sont surélevées vers son menton, comme s’il avait de l’air emprisonné dans les poumons. J’utilise volontairement un vocabulaire simple et imagé pour que tous mes lecteurs puissent me suivre.

Travail manuel du thorax, du diaphragme, des cervicales, du crâne

Je débute ma séance, patient allongé sur le dos, par un travail de mobilisation articulaire de toutes les petites articulations du thorax, autour du sternum. Ces articulations sont très enraidies. La mobilisation est sensible au début. Je masse et j’étire manuellement le diaphragme. Ce n’est pas non plus agréable. Je travaille sur les fascias et aponévroses des cervicales et du crâne.

Techniques manuelles de massage et d’étirement du diaphragme.

Premier soupire de Philippe.

Le soupire du patient au cours d’une séance d’ostéopathie est un moment de vérité. Quand l’ostéopathe a relâché suffisamment de tensions, le patient soupire, spontanément. Ensuite, en général, il ajoute, merci, je me sens mieux, plus léger, voire je respire mieux. C’est un excellent marqueur d’efficacité de notre séance.

Éducation thérapeutique essentielle

En parallèle, je fais un gros travail d’éducation thérapeutique, en expliquant à Philippe ses pépites. Ses côtes sont hautes, en position inspiratoire. Il doit donc focaliser sa rééducation sur l’expiration. S’entraîner à prolonger le souffle, au moins 5 secondes. Il est important qu’il y pense quand il pratique le yoga. J’accompagne le mouvement de mes mains sur son thorax pour encourager les côtes à s’abaisser, transverse abdominal bien engagé. Nous travaillons quelques minutes à libérer son thorax grâce à des exercices ventilatoires.

Manoeuvre du rebond costal

Je poursuis avec les classiques techniques de rebond costal, fort amusantes quand on vous les fait pour la première fois !

Re soupire.

Le temps presse, je souhaite lui enseigner un ou 2 pranayamas très spécifiques à sa problématique, afin qu’il puisse les reproduire dans sa pratique de yoga et à la maison. Inutile de donner beaucoup d’exercices, un exercices ou deux très ciblés, reproduits chaque jour, seront plus efficaces.

Exercices à reproduire à la maison pour redresser sa cyphose

Trouver l’exercice très pertinent pour chaque patient

Et c’est là que va avoir lieu le moment de vérité avec son corps, sur un exercice qui lui est très spécifique. Je lui suggère un pranayama appris auprès de Bernadette de Gasquet. Il s’agit d’expirer allongé sur le dos, en poussant ses coudes dans la table de sorte à redresser sa cyphose et à cambrer entre les omoplates. En somme, il s’agit d’une version très simplifiée de la posture du poisson Matsyâsana, axée sur l’expiration prolongée et la région dorsale.

Si vous souhaitez recevoir gratuitement les consignes de cet exercice, guidé pas à pas, comme je l’ai fait avec Philippe ce jour-là, laissez moi votre email dans le formulaire en bas d’article !

La posture du poisson en yoga peut être simplifiée. Laissez-moi votre email en bas d’article pour recevoir les vidéos explicatives.

Ce qui arrive ensuite m’amuse, alors qu’on pourrait m’opposer que j’ai déclenché des douleurs. Parce que c’est là, que je communique particulièrement avec le corps de Philippe, sans Philippe !

Je le guide dans l’exercice : « expirez longtemps et poussez les coudes dans la table pour cambrer « .

Il redresse bien sa cyphose, en cambrant entre les omoplates, mais sans souffler, en apnée. Je lui fais (gentiment) remarquer que je souhaite un souffle synchrone.

Il réessaye. Apnée de nouveau. Plusieurs fois. Il est surpris. « C’est bizarre, je n’y arrive pas, pourtant il semble facile votre exercice ».

Bien sûr, c’est SA pépite, là où son corps ne veut pas aller. Son corps cherche des compensations pour éviter mon exercice et se met en apnée.

Insister jusqu’à ce que l’exercice soit correctement réalisé

Je le guide mieux, l’encourage, lui propose de débuter par le souffle avant de cambrer.

Encore un échec ou deux avant d’y arriver, enfin.

Comme souvent, mes patients me font remarquer que je dis ouiii! de façon très marquée, presque jubilatoire, quand j’obtiens exactement ce que j’ai voulu obtenir sur le corps. Je sais que la correction est extrêmement juste, précise. D’ailleurs, je ne touche même pas Philippe à ce moment, je me contente de le guider. Je ne pense pas que mes patients aient conscience de cette justesse dans la correction.

Et en même temps que j’obtiens cette correction parfaite, le corps de Philippe se révolte et lui envoie une tension lombaire qu’il connaît bien : « ahhhh ! C’est ma douleur en barre, quand je l’ai, je ne sais pas comment la faire partir! ». Qui rira bien, rira le dernier, semble me dire son corps! Sa tension lombaire qui apparaît est donc liée à un étirement trop intense du diaphragme, probablement due aux piliers du diaphragme.

Le diaphragme s’insère sur la région lombaire par des piliers. Le pilier droit est plus volumineux.

Je propose des bricoles qui ne marchent pas (mobiliser le bassin, amener le rachis en flexion…) et me résout à remettre Philippe dans sa compensation habituelle et confortable. « Inspirez, maintenez poumon plein quelques instants », les côtes sont donc en position haute….et la tension passe.

Son corps a « gagné » contre moi, j’ai voulu aller trop loin dans la correction, je me fais encore avoir de temps en temps. J’ai atteint la limite de correction possible pour aujourd’hui.

Multiples, multiples soupirs, même après être rhabillé. « Ah je me sens mieux. Je respire mieux. Merci, vraiment. « 

La rééducation moderne et l’alliance thérapeutique

Pourquoi, je vous raconte cela?

Cette consultation suivait une séance d’échanges sur le mal de dos, que j’avais eue la veille avec mes élèves enseignants de yoga, qui participent à ma formation « yoga et lombalgie ». Certains étaient tentés par une vision ferme, rigide, normée du mal de dos. Il suffit de…, la recette c’est…, il n’y a qu’à…, le secret, c’est le respect de l’alignement et la posture redressée. Tout le monde dans le même moule. Tiens-toi droit, comme le proposent également certains vendeurs de rachis redressés !

Tiens-toi droit ! La rééducation d’un autre temps. Ne gaspillez pas votre argent avec ce genre de fantaisie.

Il y a 20 ans, jeune diplômée de l’école de kiné, j’en étais persuadée aussi. Et c’est vrai que ça marche plutôt bien. À la grosse louche, 80% des patients seraient soulagés s’ils pratiquaient tous les jours cette recette, ce programme de 12 minutes de gymnastique contre le mal de dos. Et quand on apprend à soigner le dos, qu’on débute, c’est rassurant et confortable d’avoir des recettes toutes faites, des protocoles à appliquer. Mais pour les 20% qui continuent d’avoir mal au dos? Que fait-on à part les culpabiliser et les mettre en échec en leur disant « tiens-toi droit! » ?

Ce dont je suis sûre désormais, c’est que mon patient doit adhérer à mon projet de soin pour lui. Je l’aide à trouver ses pépites, je le conseille sur la manière de les résoudre. Et je le laisse décider par ce par quoi il préfère commencer. La rééducation moderne, c’est cela, faire alliance avec son patient, l’éduquer, le faire adhérer à notre projet de soins et ne pas se placer en figure d’autorité médicale.

Comprendre sa cyphose pour se rééduquer

L’importance de comprendre son fonctionnement postural

En conclusion, si je n’avais pas pris le temps d’expliquer, Philippe aurait sans doute continué à pratiquer le yoga en apnée, à faire des pranayamas en rétention poumons pleins et en cherchant à tout prix les postures d’étirements des mollets et de redressement de sa cyphose, en « bombant le torse », côtes bien en l’air, tranquilles dans leur compensation. À la place, je lui propose simplement d’apprendre à expirer en baissant les côtes, pour soulager ses douleurs de rachis : cervicales, dorsales et lombaires.

Les patients confondent souvent se tenir droit et bomber le torse comme ce mannequin. On doit redresser la cyphose et garder les côtes basses.

Volontairement je n’ai quasiment pas manipulé ses vertèbres dorsales pour affiner mon diagnostic postural. Son problème de cyphose à lui ressemble plus à un problème de thorax et de diaphragme. Une fois que ces zones seront assouplies et détendues durablement, j’imagine qu’il pourra redresser sa cyphose, si ses vertèbres ne sont pas déformées.

En effet, dans certaines cyphoses, l’os, le corps vertébral est déformé, on parle de vertèbre en coin ou cunéiforme. C’est souvent le cas dans l’ostéoporose ou une maladie de l’adolescent appelée maladie de Scheuermann. Dans ce cas, il est illusoire de vouloir redresser la cyphose, cependant le fait de relâcher les tensions musculaires et fasciales apportent énormément de confort au patient.

Le travail postural se fait sur un temps long

Maintenant, l’ostéopathe que je suis, est, comme vous dans l’attente. J’ai dit au revoir à mon patient, revenez quand vous en ressentez le besoin, continuez de progresser avec vos exercices et … je reste dans l’expectative…Je ne peux pas donc pas vous dire si Philippe a été soulagé durablement par cette séance !

Et vous dites moi en commentaire, avez-vous des élèves cyphosés dans vos cours de yoga ?

NB: Je suppose que cet article donnera envie à de nombreux lecteurs de se soigner et d’avoir un bilan. Prenez rendez-vous chez votre kiné en lui disant « je veux comprendre ma posture », il sera enthousiasmé d’avoir un patient acteur de sa santé ! Pour une vision plus globale, consultez un kiné-ostéopathe, ou un kiné thérapeute manuel ou un kiné formé aux méthodes des chaînes physiologiques de Busquet ou à la méthode Mézières. Saviez-vous que vous pouvez même faire ce bilan postural en ligne? Par exemple avec Anne, kiné-ostéopathe, professeur de Pilates.

Photographies : Canva.

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35 réflexions sur “Redressement de la cyphose à l’âge adulte, est-ce possible ?”

  1. Merci pour ce bel article et l’histoire de Philippe met du concret dans l’approche de la posture. Je ne connaissais pas le nom de ce problème de dos voûté, merci de m’avoir appris pleins de choses ce matin et je ne manquerai pas de conseiller les personnes autour de moi d’aller consulter!

    1. Chère Caroline, merci pour votre retour! Je vous invite également à suivre sur instagram mes courtes vidéos, pour apprendre un mot d’anatomie par jour, je mettrai donc cyphose bien sûr! Merci pour votre commentaire!

  2. Alexandrine

    Merci beaucoup Muriel pour cette richesse et générosité d’informations et de découvertes que vous nous donnez dans vos articles.:)

    1. Merci Alexandrine, ça me fait plaisir que vous continuiez à me lire et me soutenir ! Bien amicalement, Muriel

  3. juste le fait de lire “Ah je me sens mieux. Je respire mieux. Merci, vraiment. “, c’est magnifique, BRAVO !
    J’ai acheté le fameux correcteur de posture, que je n’utilise pas ! Sinon j’ai une bosse de bison, et je me rends compte que beaucoup de jeune ont ça de plus en plus tôt. Par moment c’était douloureux, mais j’essaie de faire attention à ma posture comme je suis beaucoup sur l’ordi, et de ce fait j’ai de moins en moins mal, mais c’est dommage que les jeunes ne soient pas sensibilisés à cela à l’école, car moi j’ai eu cette bosse, je n’avais pas 30 ans !

    1. Oui, la bosse de bizon est fréquente aussi Marie et ta démarche est la bonne. Bien s’assoir dans les postures tenues longtemps et j’ajoute entretenir son corps, marcher, faire du sport, s’étirer, soigner son niveau de stress, tout cela compte. Merci !

  4. 👍 passionnant ! Tres bon article. Pas cyphose chez moi mais une scoliose corrigée par corset a l adolescence … Et depuis cet age, je nage, marche et m etire pour detendre tout cela !!!

  5. J’accompagne des jeunes qui passent beaucoup de temps assis et je te remercie pour ces bons conseils que je met dans ma boîte à outils à coté de l’étirement du psoas qui fait toujours des merveilles pour les aider 😎

    1. Merci Fabien, d’autant qu’allonger l’expiration, quelquechose me dit que ça parle beaucoup à un sophrologue et préparateur mental…

  6. Passionnant ! Merci pour ce sujet qui m’intéresse particulièrement, car j’ai une élève en cours particulier qui est touchée par la cyphose. Cela la gêne dans beaucoup de postures où elle se sent bloquée par son dos. Très intéressant de mieux comprendre ton travail de recherche en collaboration avec le patient ! Et comme d’habitude, pas de solution toute faite mais du cas par cas…

    1. Merci Claire ! Oui, toujours du cas par cas, donc un petit conseil, commence par regarder à l’avant de la cyphose, que penses-tu de la mobilité des côtes ? Ton élève est-elle plutôt en inspiration ou en expiration (plus rare) ?

  7. Très belle article Muriel. J’aime beaucoup ta façon expliquer c’est claire. Je me pose souvent la question quand je vois de la pub de « perckho » sur le t-shirt pour redresser le dos, si c’est efficace ? Il fait le travail a ta place et tu ne renforces pas du tous ton dos.

    1. Merci Faby. Ce type de T shirt n’a jamais aidé personne, du moins si j’en crois mes patients. Si tu es cyphosé et que tu le portes, tu le supporteras 10 minutes avant que la douleur ne devienne intolérable. On a la posture qu’on peut. Donc si la personne se met en cyphose c’est que « quelquechose » tire. Tu as la méthode Barbare (le tshirt) qui consiste à tirer dans l’autre sens. Et la méthode sensée, qui consiste à relâcher ce qui tire d’abord (le diaphragme chez Philippe), pour ensuite espérer pouvoir redresser. Merci pour ton commentaire 😉

  8. Debord

    Merci pour cette perle !🙏
    Je vais tester car j’ai l’impression de commencer à me vouter. 48 ans cette année, 4 grossesses et un travail physique à domicile durant 25 ans, je vois mon corps se modifier cette année.
    Merci car les douleurs trapèzes, épaules et bassin sont quotidiennes.
    Alors si je peux soulager un peu….

    1. Merci pour ton commentaire Delphine. Je te propose de te faire suivre par un kiné. Les soins sont souvent pris en charge à 100% et tu es trop jeune pour souffrir comme ça. Aucune fatalité, sans doutes de nombreuses pistes à explorer. Si tu travailles bien guidée, tu devrais avoir des résultats rapides alors que seule, tu risques de faire des erreurs et te décourager. Je donne des conseils pour trouver un kiné en bas de l’article. Merci encore.

  9. Merci pour ce bel article! Voilà plusieurs années, je me suis regardée en photo et je me suis « Mon Dieu! On dirait une petite vieille toute voûtée! » J’avoue que je ne suis pas allée consulter et je ne sais pas si je peux dire que j’avais une cyphose…mais ça m’a fait pensé à ça en lisant ton article! Plus les années passent et plus je sens mon corps se déplier, se fortifier et prendre de l’assurance, comme si je m’accordais le droit de « m’ouvrir » au monde! C’est tout le mal que je souhaite à Philippe!

    1. Merci pour ce témoignage ! Il est fréquent que ce soit lors d’une photo que la prise de conscience se fasse! Et tu nous montres bien à quel point les origines de la cyphose peuvent être variées avec souvent aussi cette attitude introvertie, parfois liée à une forte poitrine précoce, par exemple.

  10. Priscilla

    Pa-ssio-nant !!!!!
    😍 j’apprends toujours des choses avec toi Muriel! Merci 🙏

  11. Bonjour Muriel,
    Merci pour cet article passionnant ! J’ai adoré l’évolution de cette compréhension du corps et surtout quand tu trouves ce que tu appelles « LA pépite » 🙂
    J’espère que tu auras un retour de Philippe. Pour être sure de l’obtenir, tu peux peut-être lui envoyer un message ?!
    En tous les cas, je vais transmettre l’exercice que tu proposes à ma sœur 🙂

    Je partage avec toi le désappointement des clients qui veulent que leurs problèmes soient résolus en 1 séance et sans rien faire.
    Pour ceux-là, je me dis que l’important est de planter des graines et quand il sera temps pour eux, ils deviendront acteur.
    C’est aussi pour ça que la création de contenu est importante car ça permet d’avoir des ressources quand il sera temps pour eux.

    1. Un grand merci Caroline pour ton commentaire. Oui, j’adore trouver la ou les pépites de chaque patient et lui expliquer en terme simple. J’ai eu le déclic il y a quelques années. Avant je trouvais la pépite, je la traitais, mais je prenais moins le temps d’expliquer, je préférais traiter. J’ai eu des nouvelles de Philippe, suite à la publication de cet article, il va beaucoup mieux (mais nous sommes à court terme). Ce qui est drôle, c’est qu’il n’avait pas mémorisé « sa pépite ». Il avait retenu plein de choses mais pas l’exercice sur lequel il s’était déclenché la douleur lombaire (notre cerveau est vraiment malin). ET oui, tu as raison, il faut planter des graines, créer du contenu, y revenir …et un jour ça germe ! Merci encore!

  12. Bonjour Muriel, Article trés intéressant appliqué à un patient :). Vous avez déniché ma ou mes pépite.s en consultation et je soupire toujours après le passage de vos mains de fée et conseils très avisés ! encore mille mercis ! J’aimerai également des exercices pour diminuer ma cyphose, alors on se reverra 😉

    1. Merci à vous Faiza ! Promis oui je vous informerai bien sur vos pépites mais… je vois où vous voulez en venir…vous voulez votre article aussi 😉 ! Merci pour vos encouragements et votre soutien tant au cabinet que sur le blog. A bientôt!

  13. Ariane Fiere

    Merci pour cet exposé très clair et intéressant qui montre la multiplicité des causes de cyphose. Etant professeur de yoga et médecin je cherche des solutions pour les patients parkinsoniens … Les ouvertures de coeur leur font du bien mais sont difficiles ..
    Si vous avez des pistes je suis preneuse 🙂
    Merci beaucoup

    1. Bonjour Ariane, merci pour votre lecture attentive. Je vous rejoins, les cyphoses chez le patient parkinsonien sont difficiles à traiter et souvent extrêmement raides avec un thorax rigide. En général, je réalise un gros travail manuel préparatoire sur table avant la séance. Vous pouvez remplacer ce temps par des automassages sur la poitrine (comme King Kong avec les poings souples ou en traits tirés avec les index qui laissent une trace sur la peau). Sinon, il faut vraiment tenir compte du facteur temps avec la bradykinésie et être « exigeant » dans le respect des consignes. Par exemple, demander une élévation / abaissement des omoplates isolées, lentement puis le plus rapidement possible. Ensuite, demander une avancée /recul du moignon de l’épaule. Et être « exigeant » car souvent le patient va s’embrouiller dans les 2 mouvements et les confondre, pourtant maintenir le schéma moteur est essentiel. Travailler face à un miroir si nécessaire. Puis mettre du ludique = épaule droite seulement, puis épaule gauche, puis alterner droite gauche gauche gauche droite de plus en plus vite. Ensuite, travailler la mobilité des cervicales et du bassin. Utiliser le réflexe occulocéphalogyre….Puis, par exemple, la mobilité des épaules (lever la main au ciel en flexion, puis abduction d’épaule…). Une fois bien échauffé, accélérer la vitesse en jouant avec les réflexes et un lancer de ballon par exemple. Il est vraiment important de conserver la rapidité d’exécution et la variété des positions de travail (à plat ventre, 4 pattes, en fente, yeux fermés, avec des accessoires variés…). Donc ce qui va être spécifique dans ces cyphoses, c’est la rigidité + motricité rapide à conserver. Je trouve le travail respiratoire souvent trop difficile pour les patients atteints de Parkinson évolué, mais si vous y arrivez, poursuivez. Il est compliqué de trouver la limite entre être exigeant, rééduquer et toujours mettre le patient face à ses échecs et à l’évolution de sa maladie. Et en fait, avec ces patients, moi j’oublie le yoga qui est trop lent et je redeviens kiné ;).

  14. Merci Muriel pour ce merveilleux article. Moi, je m’allonge sur mon lit et etant mes bras deriiere moi pendant quelques minutes tout les jours. L’experience avec ton client est magnifique. A bientot

    1. Merci Béatrice ! Oui ton exercice est bien aussi c’est important d’assouplir les épaules, mais souvent trop difficile pour débuter. Si tu télécharges mon « exercice de kiné contre la cyphose » tu verras que je termine par les bras ;). Et oui, c’était un moment de grâce un peu suspendu avec ce patient !

  15. Merci Muriel pour cette très belle histoire. Comme tous les métiers, la santé a encore beaucoup à apprendre et à découvrir. L’on s’aperçoit que chaque cas doit être traité dans son unicité.

    1. Merci pour ta lecture attentive Diane, heureuse que cette histoire t’ait plu !

  16. Merci pour ton partage d’expériences, je trouve passionnant ton enquête thérapeutique. La fameuse recherche de la pépite. Dans mes cours de yoga, le travail sur le souffle est primordial pour moi c’est celui qui permet de créer l’espace dans le corps pour aller vers la posture et retrouver davantage de mobilité. J’ai moi même une scoliose depuis enfant et j’ai pu voir les effets de la pratique régulière sur mon dos voûté. Même si dans les moments de fatigue il s’arrondit toujours , j’arrive beaucoup mieux à ouvrir mes épaules sans douleur, et comme tu l’expliques, cela grâce à une libération progressive du thorax que j’avais inconsciemment bloqué (réaction physique d’un choc émotionnel) . En tout cas j’emporte avec moi ta pépite pour moi : je dis à mes élèves d’expirer jusqu’au bout du souffle en ramenant le nombril le plus loin possible vers l’intérieur mais mais j’ajouterai maintenant d’aller comme tu le suggères encore 5 secondes de plus dans l’expire. Dans mes cours c’est souvent la question qui le revient le plus souvent celle de la respiration. Je trouve ton regard de kiné hyper intéressant en complément de la pratique du yoga. J’adore le yoga thérapeutique pour ça, parce qu’on va réellement chercher à trouver la pratique spécifique pour libérer ce qui est emprisonné dans le corps ( souvent dans le cœur ou la tête d’ailleurs)

    1. Bonjour Caroline, un énorme merci pour ta lecture attentive et tes encouragements. Je t’invite à télécharger les vidéos d’exercices si ce n’est pas déjà fait. Dans ton cas, c’est surtout pour écouter les consignes que je donne (notamment dans la vidéo 3 avec les bras élevés et la recherche d’une expir prolongée). J’ai pas mal écrit sur la scoliose également sur ce blog 👉https://adaptersonyoga.com/scoliose-yoga-traitement-pertinent/ AU plaisir !

  17. Paulet

    bonjour jai 18ans jai donc terminer ma croissance et jai une légère bosse de bison a la nuque les épaules enroulés vers l’avant et le dos voutés j’essaye de travailler la mobilité étirer et renforcer mon dos un peu tout les jours mais puis je toujours un peu corriger mon dos ou est ce terminer ?

    1. Bonjour ! Vu votre âge et comme vous parlez d’une légère bosse de bison, il est très probable que vous puissiez redresser cette cyphose en la travaillant régulièrement ! J’ai vu que vous aviez demandé mon exercice. Faites le régulièrement et revenez nous dire ce qui a changé pour vous? Merci pour votre intérêt ! Muriel

      1. Paulet

        ok merci beaucoup je reviens vous donnez mes resultats dans quelques semaine merci beaucoup !

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