Le microbiote vous intrigue ? Vous cherchez une définition simple de cet organe à part entière, à comprendre les enjeux sur votre santé, votre humeur, votre immunité ?
Vous cherchez des solutions naturelles pour en prendre soin, par exemple avec le yoga ? Ne bougez plus ! Dans cet interview, je reçois le passionnant et passionné Loïc Plisson, kinésithérapeute et auteur de « La Permathérapie – Se soigner naturellement avec les principes de la permaculture« . Son propos est toujours très facile à comprendre bien que pointu et vous apprécierez son évidente passion pour la santé naturelle.
Je vous souhaite une belle écoute ou une bonne lecture sous la vidéo.
Le microbiote, qu’est ce que c’est ? Définition Simple.
Microbiote : nous ne sommes jamais seuls
Loïc : Il faut déjà avoir à l’esprit qu’on n’est jamais seul.
« Nous ne sommes jamais seuls » pour reprendre une phrase de Marc-André Selosse, un biologiste célèbre qui a beaucoup travaillé sur les différents écosystèmes et en particulier les liens entre les tout petits systèmes microbiotiques et les grands systèmes dans lesquels nous sommes.
Lorsque nous croyons être nous-mêmes, en fait nous sommes nous et un ensemble d’autres microbes. Je vais utiliser le terme microbe. il englobera les bactéries, les virus, les parasites, les champignons. Il englobe en fait tout un ensemble d’autres espèces qui peuvent être extrêmement petites de l’ordre du micromètre, donc vraiment extrêmement petites, à un peu plus grandes, de l’ordre du millimètre.
Mai il faut bien se dire qu’entre les deux, on est dans des mondes qui peuvent être très différents. Mais tous ces mondes cohabitent avec notre propre monde.
Définition : un microbiote ou des microbiotes ?
Ces microbiotes, on en entend beaucoup parler. On connaît le microbiote intestinal, celui-là on nous en parle à longueur de journée. Il faut savoir que des microbiotes, on en a partout. Donc oui, on en a au niveau des intestins que ce soit le colon, le gros intestin ou l’intestin grêle, celui qui est au milieu.
Mais on en a également au niveau de notre estomac, de l’œsophage, de la bouche. On en a au niveau de toute la sphère ORL, au niveau de notre poumon, de notre vessie. On a souvent cru que les poumons et la vessie étaient parfaitement stériles. Aujourd’hui on sait que c’est faux.
Ils ne sont pas stériles, ils ont leurs propres microbiotes. On va en avoir sur notre peau. Ce qui est amusant c’est qu’en fonction de la région du corps concerné, ce n’est pas le même microbiote. Nous n’avons pas le même microbiote sur nos mains ou sur nos pieds, ni sur nos genoux ou sur notre ventre. On a des microbiotes sur toute notre peau. On va en avoir un différent au niveau de nos cheveux. Mais on a des microbiotes partout.
J’irais même jusqu’à un microbiote auquel on ne pense pas, un microbiote placentaire. Alors moi je n’en ai pas, mais les femmes peuvent avoir un microbiote placentaire. Tous ces microbiotes sont à chaque fois spécifiques de la personne. En effet, que ce soit celui au niveau des poumons, de l’intestin ou de la vessie pour les trois grands dont je t’ai parlé, ils me sont spécifiques.
Des microbiotes spécifiques
Loïc : Les miens sont totalement différents des tiens et seront totalement différents même d’une personne très proche. Mon microbiote au niveau de mes poumons, il est influencé par mon environnement extérieur, par là où je vis. Mais les mêmes personnes qui vivent dans une même maison, sont en contact avec les mêmes microbiotes et pour autant leur microbiote respiratoire est spécifique.
C’est ça qui est vraiment intéressant de noter. On on a une multitude de cartes d’identité parce que ce microbiote il interagit avec nous. Ce n’est pas juste moi et puis un microbiote qui est posé sur moi, mais c’est un microbiote qui est en permanence en interaction.
Ils sont toujours en relation avec nous. C’est intéressant, parce-que ce qui fera la puissance de nos microbiotes, c’est la diversité. Encore une fois on y revient. En effet, il y a une grande diversité. Il y a une diversité entre moi et eux et une diversité entre eux-mêmes. On va pouvoir avoir un microbiote qui soit puissant, dans le sens où il va pouvoir avancer avec nous, évoluer avec nous dans le sens de la santé.
Muriel : Donc évidemment ces microbiotes, ils servent à notre bonne santé. Ce n’est peut être pas évident pour nos lecteurs que le fait de porter des microbes en nous, soit synonyme de bonne santé !
Le microbiote est indispensable à notre santé
Loïc : Alors c’est même plus qu’important, parce-qu’ils sont indispensables à notre fonctionnement. Ils le sont, non pas parce qu’on ira les chercher pour mieux fonctionner, mais tout simplement parce-que nous avons évolué avec eux pour fonctionner correctement. Notre corps, on peut le comprendre comme organisé en grands systèmes. Lorsque vous allez voir votre médecin, vous avez le médecin généraliste et vous avez le cardiologue, le pneumologue etc.
Chacun de ces médecins va travailler sur un système en particulier. Mais dans tous ces systèmes, ce qui est intéressant, c’est qu’il y a des systèmes qui se cantonnent à certaines régions bien spécifiques. Je veux dire pour les poumons, c’est le système respiratoire, ça va être la zone respiratoire. On va avoir le système cardiovasculaire, donc on a le cœur et le réseau vasculaire.
Microbiote et Immunité
Comprendre le système immunitaire
Mais on a des systèmes en fait qui n’ont pas vraiment de zones. Ils sont partout à la fois et on va dire nulle part. Ce qui m’intéresse, c’est plutôt les systèmes qui sont partout. C’est entre autres le cas pour le système immunitaire. Ce système immunitaire on a souvent cette idée- là d’un système un peu guerrier, qui va nous protéger du monde extérieur.
La réalité est un peu plus subtile et un peu moins guerrière. En réalité il n’est pas là pour venir éliminer les éléments extérieurs, mais il est là pour les réguler. C’est-à-dire que notre organisation est faite pour accueillir du monde. On est conçu pour accueillir des virus, des bactéries, des champignons, des parasites. On est là pour les accueillir, sauf qu’ils vont pouvoir venir dans une certaine limite.
Nous avons un espace, notre volume corporel défini. Et tout ce petit monde va pouvoir s’installer à partir du moment où il ne prend pas trop de place. Il doit être dans son espace et ne pas aller au-delà. Et c’est à ça que sert notre système immunitaire. Il va chercher à réguler ses populations de microbiotes. Cette régulation va permettre en fait à chaque microbe (encore une fois j’utilise un terme très générique), de pouvoir à la fois, évoluer mais également d’apporter un bénéfice pour nous, en tant qu’organisme autre, et pour les autres microbes, bactéries, virus etc., qui sont autour.
C’est important de le garder à l’esprit parce-qu’on on va y revenir un petit peu plus tard sur le fait que tout ça évolue. En effet, il y a une relation dynamique. J’ai dit tout à l’heure qu’ils étaient spécifiques. J’aurais même pu aller plus loin en disant ils sont spécifiques à un moment donné. Mon microbiote général, il est spécifique aujourd’hui et demain, il sera probablement un tout petit peu différent, pas grand-chose, mais un tout petit peu. Il va évoluer en fait tout au long de ma vie et il a déjà évolué tout au long de ma vie.
Donc ça c’est une autre notion qui est importante à garder à l’esprit. Nous sommes en relation avec lui, mais dans une relation qui est extrêmement intriquée, très élaborée, très complexe. Cette relation se fait aussi bien par la diversité (les différents types que l’on peut avoir), que par l’évolution. C’est un autre point donc qu’on développera un petit peu plus tard, le fait que c’est en mouvement, ça bouge en permanence.
Immunité : 2 approches de santé
Muriel : Du coup nous, notre travail, pour notre organisme c’est de mettre en place des bonnes conditions pour que ces relations se passent bien en fait ?
Loïc : Alors je te remercie de le dire comme ça. Oui ! En fait, on a deux façons de voir le fait de se soigner. On va pouvoir dire « je vais faire la place de ». Par exemple, j’ai un rhume et bien je vais détruire le virus ou la bactérie responsable de mon rhume. C’est la première vision « je vais agir contre ». L’inconvénient de cette méthode, est qu’elle ne prend pas en compte les choses que l’on vient de voir tout à l’heure. C’est un peu en mode bazooka. Quelque fois c’est utile. Dans certains cas très avancés, ça peut être utile effectivement d’être dans une logique de « il va falloir quand même qu’on fasse quelque chose ». Quand la vie de la personne est engagée et que le rôle du soin quel qu’il soit c’est toujours de prendre soin de la vie de la personne, ça peut être utile.
Cependant dans la très grande majorité des cas, notre organisme est tout à fait capable de gérer la situation à partir du moment où les conditions sont en place pour qu’il puisse le faire. Parlant des conditions, on a d’abord les conditions de base. Le fait de manger à sa faim, de boire à sa soif et de pouvoir se mouvoir comme l’on souhaite sont déjà les conditions de base.
Mais après, plus on avance, plus il peut y avoir des petites conditions qui vont bloquer. Il s’agit des conditions qui vont agir comme des petits freins à ce que notre système immunitaire puisse jouer son rôle de régulation correctement. On a tous entendu parler du rôle du stress sur le système immunitaire. Le fait d’être dans une situation où on est en contrainte en permanence va figer notre système immunitaire. J’ai envie de dire que ça peut faire en sorte que les conditions ne soient pas propices pour qu’il puisse agir correctement.
Les médecines globales travaillent en préventif
Donc l’action que l’on peut avoir si on doit mettre en place une action, c’est pas tant de chercher à « faire à la place de ». C’est le rôle de la médecine conventionnelle et ces traitements de synthèse qui sont prévus pour ça, de « faire à la place de ». Il vaut mieux être dans une logique de « mettre en place les conditions pour ». Vous noterez d’ailleurs que ces deux approches ne sont pas incompatibles. On peut mettre en place « les conditions pour » en agissant en même temps. Donc la première des choses à faire c’est effectivement mettre en place les conditions pour que nos microbiotes et notre système immunitaire puissent évoluer et vivre dans les meilleures conditions.
Muriel : Oui je suis très heureuse que tu rappelles ça. En fait ces médecines globales, quel que soit le champ, même ostéopathique, elles viennent travailler en préventif. On essaie de rétablir une harmonie au sein du corps. On pose des bonnes conditions, pour que la santé s’épanouisse. Et les pratiquants de yoga sont très sensibles à cela.
Il y a beaucoup de pratiquants de yoga qui pratiquent aussi dans un objectif de bon vieillissement correct et maintien de la santé. Cela fait vraiment partie des objectifs. Il n’y a pas que l’atteinte de l’éveil qui nous intéresse quand on pratique le yoga.
Soigner son microbiote intestinal par le mouvement
Muriel : Concrètement est-ce que tu as des clés à nous partager ? Je crois que tu en as trois à nous partager. Quand on pratique le yoga, comment faire pour relationner de manière adéquate avec son microbiote ?
Loïc : Il y en a effectivement trois, des clés. J’aimerais commencer par une qui touche de très près à la pratique du yoga. Il s’agit de celle de faire mouvoir son microbiote. Alors, je vais me centrer principalement sur le microbiote digestif, déjà pour des raisons de clarté dans la présentation.
En plus, c’est le microbiote qui est le plus important à la fois en terme de nombre d’éléments qui sont présents et également en terme d’impact sur notre santé. Notre système digestif est fait de pleins de petites villosités et donc ça lui donne une surface énorme. Je crois que c’est l’équivalent d’un terrain de foot. Mais n’étant pas footballeur, je ne sais pas la surface que ça fait.
Muriel : Je demande si ce n’est pas tennis? – après vérification, les auteurs ne sont pas d’accord entre eux ;)-
Loïc : Tennis ? Je suis pas plus tennisman que footballeur tu noteras. Non, mais en surface c’est totalement gigantesque, c’est à peu près tout ce que je peux dire. Ce qui est important de retenir c’est que notre système digestif va avoir le microbiote le plus important en terme de quantité. Donc on va plutôt porter notre attention dessus.
Définition : le péristaltisme
Loïc : Quand je dis « mettre en mouvement le microbiote », alors notre microbiote est extrêmement petit. On a des éléments qui sont de l’ordre du millimètre, mais la plupart sont beaucoup plus petits que ça, et ils ne sont pas visibles à l’œil nu donc on va pas s’amuser à les bouger avec les mains. Mais comment on va pouvoir le mettre en mouvement?
Déjà, il faut comprendre que ce mouvement est présent dans l’organisme en permanence. On est tout le temps en mouvement, même si je reste figé, j’ai un mouvement en permanence au niveau du système digestif. Cela s’appelle ça le péristaltisme si on veut des mots compliqués ça fait bien à table.
On a une ondulation de notre système digestif en permanence. Ce qui va permettre entre autres (et c’est ça qui est important de retenir) de faire mouvoir notre bol alimentaire à l’intérieur de notre système digestif. Mais il permet aussi de mettre en mouvement notre microbiote. Parce-que ce microbiote a besoin de rencontrer d’autres éléments pour pouvoir évoluer, se diversifier.
Le microbiote qui est dans la première partie de l’intestin grêle, le duodénum. Il va évoluer, se déplacer et rencontrer celui qui est dans la deuxième partie qu’on appelle le jéjunum. Il rencontrera aussi celui qui est dans la troisième partie qu’on appelle iléon et celui qui est dans le colon par la suite. Et à chaque fois, en fait, notre microbiote va rencontrer celui qui suit, ce qui va lui permettre d’évoluer. Ainsi, on peut avoir certaines familles qui vont se développer beaucoup dans la première partie.
Dans la seconde partie, elles vont rencontrer d’autres bactéries, virus, microbes et à partir de là elles vont changer un petit peu de nature. Il y a d’autres d’autres éléments qui ne vont plus se développer tout simplement parce-que l’environnement sera un petit peu différent. Cela se passe au niveau de la cellule.
Mettre en mouvement par des respirations
Mais au niveau plus large, de l’organe, le fait de mettre en mouvement mon ventre avec des exercices comme ceux qu’on peut faire, les Kapalabathi par exemple, où on travaille en fait beaucoup, le ventre se met en mouvement et ça va agir sur le microbiote en facilitant cette mise en mouvement.
Muriel : Tous les mouvements respiratoires qui vont faire intervenir le périnée, mula bandha, l’abdomen, le muscle transverse abdominal, le diaphragme, ne serait-ce que par la respiration simple yogique… et bien, on a déjà cette motricité, c’est ce mouvement au niveau du système digestif.
Loïc : exactement !
Muriel : Première chose déjà simplement respirer, faire bouger le ventre.
Mettre en mouvement le microbiote par le massage
Loïc : Il y a un point que j’aime particulièrement. Probablement en lien avec mes origines de kiné, c’est le fait de travailler aussi avec ses mains, de les utiliser. Déjà avec les mains si je prends mon ventre (alors on a pas trop de repère là mais voilà), mon nombril il est là donc je vais avoir mon intestin grêle qui est autour de mon nombril et mes colons qui sont de chaque côté.
Sur la vidéo, Loïc nous apprend à prendre des repères sur son ventre. Cliquez-ici pour démarrer la vidéo sur l’auto-massage du colon.
Repérage du cadre colique : sur ma droite, le colon est un petit peu devant et sur ma gauche, il est un petit peu plus derrière. Le colon transverse est transversal au centre.
Puis Loïc débute des ondulations en auto-massage.
Ce type d’ondulation va avoir un effet sur le système digestif en remettant en mouvement et également en permettant à mon microbiote de bouger. J’aimerais montrer d’ailleurs un petit exercice qui peut être extrêmement simple à mettre en place. Quand on fait cette ondulation par endroit, c’est un petit peu plus sensible en fait.
Ce qui se passe c’est que notre colon, on va le voir comme un tube et par endroit il peut y avoir des zones de rétrécissement. On peut avoir des endroits en fait où va ça se contracter. Le péristaltisme il vient du fait qu’il y a plein de muscles autour et que ces muscles se contractent. Et comme tout muscle, on peut avoir des moments en fait où ça va se contracter plus que ce qu’on voudrait.
Et là où on devrait avoir (alors c’est pas si gros que ça, j’exagère un peu), une lumière assez conséquente. C’est-à-dire une ouverture assez conséquente et bien des fois elle peut être réduite. Alors quand c’est vraiment fermé, complètement là, c’est médical. Mais juste des fois on peut avoir juste des petits spasmes qui font que ça circule un petit peu moins bien. Et alors oui la digestion est difficile mais surtout notre microbiote en fait, il a du mal à évoluer correctement.
Auto-massage digestif en position allongée
Muriel : Cet exercice là, tu nous le montres debout pour l’interview, mais je suppose que tu ne le recommandes pas dans cette position spécialement. Comment tu proposes à tes élèves ou patients de le faire ?
Loïc : oui tu as raison de me le dire parce-que effectivement debout ce n’est pas la position idéale. Idéalement c’est de le faire allonger dans un premier temps ne serait-ce que pour sentir bien. Allongez-vous sur le dos les genoux pliés pour avoir le bassin bien posé et le ventre bien détendu. On pose vraiment la colonne lombaire, enfin le bas du dos collé au sol sans chercher à le plaquer, vraiment déposer.
Une fois qu’on l’a déjà fait, qu’on a bien senti comment ça se fait, on peut le faire en position assise avec vraiment le bassin et le périnée bien posés. Cela demande d’être un peu plus aguerri. Mais je sais que dans les personnes qui te suivent, il y a des personnes qui ont un peu plus d’habilité de ce point de vue là. On est bien posé et là on va pouvoir aussi le faire assis, avant ou après un exercice de respiration.
Muriel : Je me permets juste d’ajouter une petite précision pour que nos auditeurs comprennent bien pourquoi c’est important de s’allonger et de s’assoir. En général, quand on le fait, pour peu qu’on soit chatouilleux en plus, on va vouloir pénétrer les chaires trop rapidement et on va déclencher un réflexe de contraction des abdominaux.
Où, on va rire ou des choses comme ça ! Si bien qu’en fait on va juste palper les abdominaux et on ne va pas atteindre le colon ou l’intestin. Donc, c’est important de vraiment détendre le ventre, de sentir qu’on pénètre les chaires avec les abdominaux relâchés, donc avec des doigts pas trop pointus non plus pour vraiment atteindre le colon.
Technique de massage par ondulation sur l’expiration
Loïc : Effectivement ! Donc, comment on va le faire ? On va dire que voilà j’ai fait mon ondulation et je sens que à ce niveau là, j’ai une zone un petit peu serrée. Donc je vais poser mes mains dessus. C’est plus facile avec les deux mains dessus, donc juste comme tu disais, pas les doigts « crochus et rentrent dedans ». Ils sont à plat comme ceci.
Muriel : Et on voit bien que tu as des mains de kiné !
Loïc : Je vais inspirer tranquillement. Au moment où je vais souffler, je vais venir en fait au contact de cette tension. Et quand je sens en fait que sous ma main c’est un petit peu plus dur, je vais comme dessiner des huit (8) vers le bas. Comme si je dessinais un 8. Voilà là je fais un grand 8, là comme ça mais on va le faire tout petit comme si je dessinais un 8 vers le bas.
En fait j’ondule sur la zone où c’est tendu. Donc ça je le fais toujours sur la fin de mon expiration. Je peux garder une petite apnée quand je le fais. Au moment où je réinspire, je vais relâcher mais je vais maintenir quand même un petit peu de pression dessus, très légèrement pour rester en contact avec la tension. Inspirer je vais souffler et je recommence mes 8.
Fréquence et répétition de l’automassage
Je vais le faire 3, 4 fois. Une fois que j’ai fait mes 4 fois, je réinspire. Je relâche et là je vais caresser la zone vers le haut comme si je remontais. En fait, tu parlais tout à l’heure de réflexe, sans rentrer dans le détail du fonctionnement des réflexes etc. On a des relations d’ordre réflexe (je dis bien d’ordre réflexe parce-que sinon les anatomistes vont me sauter dessus) entre le colon et la zone cutanée en regard.
Et lorsque l’on va faire ce massage là on peut effectivement avoir une réaction comme tu disais d’un peu de défense, de protection. Le fait de venir caresser (c’est vraiment une caresse) hop vers le haut comme ça, va lâcher cette réaction. Une fois qu’on a fait notre caresse on peut venir juste revoir comment est la zone.
En règle générale, ça suffit déjà à détendre, on sent qu’on peut aller plus loin, plus profondément. C’est plus souple, et puis on va continuer à avancer comme ça sur le colon. Je conseille de le faire pas plus de 3 fois sur le colon. C’est-à-dire on le fait une fois 3, 4 fois, une deuxième fois 3, 4, 8, une troisième fois 3, 4 massages en 8 pas plus. Même si on sent qu’il y en a d’autres tensions après.
On est là pour mettre en place les conditions pour. Déjà quand on l’a fait 3 fois ça suffit déjà à remettre beaucoup de mouvements au niveau du colon. Cela suffit à le mettre dans des bonnes conditions pour qu’il retrouve un mouvement. Et si on veut le refaire, on le refera le lendemain ou le surlendemain.
Respecter l’ordre du péristaltisme dans l’ondulation pour améliorer son microbiote intestinal
Muriel : Est-ce qu’on respecte l’ordre du péristaltisme, c’est-à-dire en cercle ascendant débutant à droite ? Colon ascendant, colon transverse, colon descendant ou peu importe ?
Loïc : Je l’ai présenté dans cet ordre là parce-que c’est plus simple. Moi ça m’a semblé plus simple mais en réalité il y a pas un ordre précis. Quand je peux le faire à quelqu’un (parce-qu’on peut le faire à quelqu’un), en règle générale je pars sur la zone de tension qui me semble la plus importante en premier. Ensuite j’avance en fait plutôt en terme d’intensité.
Là ça demande déjà un petit peu plus d’habitude tactile mais déjà on fait les 3 premiers qu’on rencontre. Vous commencez par la droite ou par la gauche peu m’importe. Vous faites les 3 premiers et on relâche. Il y a un peu cette idée là que le colon ça se masse toujours dans le même sens parce-que sinon (si on masse à l’envers) ça va l’arrêter.
Alors que non, vous pouvez masser votre colon à l’envers pendant des heures. Il fonctionnera toujours dans le même sens parce que ce n’est pas comme ça que ça marche. Vous pouvez manger la tête à l’envers. Vous arriverez à manger c’est pas confortable mais vous y arriverez !
Auto massage du colon : peut-on mal faire?
Muriel : Alors je suis très contente de t’entendre dire ça, parce-que c’était un peu là-dessus que je voulais rebondir. Très souvent les gens qui n’ont pas l’habitude du soin manuel comme nous, sont terrorisés à l’idée de mal faire et d’empirer une situation. J’ai l’impression vu ce que tu nous racontes, que le pire c’est qu’il n’y ait pas de mouvement. Donc même si vous vous trompez un peu dans la manière de faire, ce n’est pas bien grave. Vous allez forcément avoir une action positive pour la bonne mise en place des conditions idéales pour le microbiote.
Est-ce que tu me suis là-dessus ?
Loïc : Parfaitement ! Totalement à 200% oui. Au pire ça ne changera rien. Donc il ne faut pas avoir peur de mal faire. On n’est pas sur des gestes qui présentent un risque quelconque. Si je veux mettre une contre-indication, ne le faites pas si vous venez de vous faire opérer du colon. C’est à peu près la seule contre-indication. Non pas parce-que ce n’est pas possible, mais parce-qu’il faut bien le maîtriser pour le faire correctement. Mais il n’y a pas de problème pour le faire.
Proposez des automassages à vos élèves en yoga !
Muriel : Et à la limite, un professeur de yoga qui voudrait faire un cours de yoga à visée digestive, pourrait très bien proposer une petite séquence d’automassages au sein de son cours sans risques ?
Loïc : Alors, j’ai presque envie de te dire : il faut !
Muriel : Très bien ! En tout cas, je tiens vraiment à te remercier déjà, pour ce que tu nous apportes et à témoigner d’une chose. C’est que j’ai fait beaucoup de techniques viscérales à visée digestive en ostéopathie et je n’avais jamais conscience que je travaillais sur le microbiote également. Pour moi j’étais uniquement sur des niveaux structurels (l’organe) on va dire. Je n’avais pas conscience que j’impactais aussi le microbiote.
Loïc : Oui ça impacte aussi effectivement le microbiote. Tout simplement parce-que s’il ne peut plus se déplacer, c’est là qu’on va avoir des phénomènes. Je vais utiliser le terme accumulation, mais il faut bien le comprendre, ce n’est pas que ça va bouchonner ou qu’on va avoir un bouchon de microbiote. Ce n’est pas comme ça que ça se passe.
C’est-à-dire que, plus le microbiote va rester dans une certaine zone et bien lui aussi, ne va plus changer. Il va rester le même et donc sera moins diversifié. Il va petit à petit être moins diversifié. Et s’il est moins diversifié en fait il sera moins efficace. Il ne jouera plus son rôle. Ainsi, les pathologies dites infectieuses sont (c’est pas systématique) mais la plupart du temps des situations, où on a un type particulier de microbes qui s’est développé au-delà de ce qu’il aurait dû faire. Là où il devait évoluer et continuer à rencontrer d’autres microbes, continuer à avancer … et évoluer pour une bactérie, c’est apparaître/disparaître. C’est aussi ça. La disparition fait partie de l’évolution. Donc là il ne va plus évoluer et il va se répandre.
Mettre en mouvement le microbiote par la respiration et les postures
Loïc : Donc l’idée, c’est vraiment de mettre en mouvement ce microbiote. Donc on a dit, avec des exercices qui pouvaient être vraiment aisés sur le ventre avec les mains. Mais on va pouvoir aussi le faire comme tu le disais dans une posture de yoga, en ayant une attention vraiment puissante sur notre respiration. L’attention sur la respiration, alors elle va avoir une action sur le microbiote digestif. Elle aura également une action sur le microbiote pulmonaire. J’utilise le terme respirer profondément, tu auras probablement une terminologie un petit peu plus savante.
Microbiote pulmonaire : soignez l’air que vous respirez
Muriel : Mais on comprend très bien !
Ce qui m’amène à une petite précaution : regardez où vous respirez.
J’ai eu l’occasion de faire une grande partie de mes études en fascia thérapie à Paris. J’habitais à la campagne et j’allais à Paris. Il se trouve que l’école était à deux pas du périphérique. Je logeais chez une amie donc dans Paris, donc on traversait le périphérique deux fois par jour. Ce qui m’a toujours fasciné c’était de voir des gens faire un footing à cet endroit. Oui je suis coureur de fond et j’adore découvrir un lieu en courant donc je comprends cette envie là. Mais lorsque vous êtes à proximité du périphérique, vous ouvrez bien grand vos alvéoles et vous dites « allez-y rentrez ! »
Muriel : Bienvenue !
Loïc : Et lorsqu’on va faire une posture de yoga où on va rentrer dans une respiration puissante et bien on fait la même chose. Alors on n’aura pas un environnement parfait, mais on peut juste se dire : bon, est-ce que les conditions sont idéales ?
J’ai tonton Bernard qui est venu pendant 3 jours, qui a fumé comme un pompier et on en encore l’odeur de la cigarette dans la pièce. Est-ce que c’est pertinent de le faire là ?
Muriel : En général les professeurs de yoga portent une grande attention à la préparation de la salle sur ces niveaux. C’est vraiment important d’aérer la salle avant le cours, de faire brûler de la sauge, par exemple. Tu vois ? Des choses comme ça pour purifier l’air. Tiens, tu peux sans doute nous en parler. Je ne sais pas si ça a un impact vraiment sur la qualité de l’air. Mais ça fait vraiment partie du soin apporté à la préparation de son cours de yoga.
Loïc : Je n’en doute pas sur les professeurs de yoga mais je me pose la question est-ce que les élèves le savent ?
Muriel : Je n’en suis pas certaine !
Microbiote respiratoire : aération, sauge, encens, huiles essentielles…
Loïc : Est-ce qu’on leur transmet aussi cette attention qu’on peut avoir sur le lieu ? Je vais juste revenir sur la sauge ou tout ce qu’on peut rajouter dans l’air : diffuser des huiles essentielles, des essences, ou de l’encens, de l’hydrolat….Enfin, il y a plein de possibilités qui peuvent exister. La limite entre « c’est très intéressant » et « c’est trop », elle est fine. Donc lorsqu’on le fait, l’odeur, on ne doit pas la sentir plus de quelques secondes. Elle peut revenir par moment voilà tout d’un coup, « ah je la sens, ça revient ».
Mais lorsque je rentre dans la pièce, je ne dois le sentir que quelques secondes. Si ça dépasse, c’est que ça arrive à un niveau de saturation de mes capteurs olfactifs. Et mes capteurs olfactifs, ils sont là pour me dire : « il y a trop d’odeurs dans les lieux ». Donc on sent les choses quelques secondes et après ça doit disparaître. Si on continue à les sentir après, c’est qu’il y en a trop dans la pièce.
On entend parler des composés organiques volatiles, les COV, dans les colles, les formaldéhydes, les bougies parfumées… mais, une huile essentielle est un composé organique volatile ! Et il peut aussi, à un certain dosage devenir toxique, s’il est trop présent.
L’hyperventilation en milieu clos dans les salles de yoga
Muriel : Je pense globalement que les professeurs de yoga n’utilisent pas trop les huiles essentielles si tu veux par rapport au fait qu’ils sont susceptibles d’avoir des femmes enceintes dans leur cours. Ils prennent donc des précaution très générales. Par contre ce qui m’interpelle beaucoup, je ne sais pas si tu as la réponse, mais c’est qu’on pratique fenêtre fermée.
C’est important dans une salle où on est en général nombreux, où on va hyperventiler. Alors ça crée une atmosphère respiratoire, très particulière, très propre à un cours de yoga, qu’est-ce que tu en penses ?
Loïc : ça pourrait paraître aller à l’encontre de ce que je viens de dire avant sur le l’état de pollution. Si cette pratique, elle est faite dans un cadre particulier, dans une temporalité particulière, moi ça me va tout à fait. Tout à l’heure au tout début, j’ai parlé du système respiratoire.
Le système respiratoire, il a une fonction particulière qui est une fonction de stabilisation. Notre respiration et les mécanismes établis qui sont liés à notre respiration vont agir pour stabiliser notre organisme. Alors on pense évidemment à la quantité d’oxygène dans le sang. Il y a également le pH, enfin plein d’autres paramètres qui rentrent en ligne de compte. C’est ça, une fonction de stabilisation.
Cependant on a dit aussi que notre organisme, il était en mouvement en permanence et il apprécie le mouvement. Et ce qu’aime notre corps en particulier c’est d’aller d’un lieu à l’autre, de changer, d’avoir des différences. On parle souvent du stress comme un excès de sollicitation mais on peut avoir un stress par insuffisance de sollicitation.
Le stress c’est dans les deux sens, quand il y en a trop et quand il y en a pas assez. Il est tout aussi dangereux dans les deux extrêmes et si dans un cadre donné, dans un temps donné, on propose cet espace-là, effectivement un espace fermé où il y a une hyperventilation, on va solliciter notre système de stabilisation. Une fois ce temps donné, cet espace donné, on ouvre les fenêtres et on va respirer le grand air, là oui là ça me paraît tout à fait pertinent, parce que ça va mobiliser mon organisme de manière très juste.
Mais si on fait la même chose, cet espace, ce temps donné, je fais mon cours de yoga, je sollicite mon système respiratoire et ensuite je vais aller m’enfermer dans un bureau. Là non !
Muriel : Oui je comprends …
Loïc : pour moi faites votre cours de yoga dehors
Muriel : ou allez au yoga à pied !
Loïc : Voilà dans ces cas-là, faites-le dehors et puis après, allez vous enfermer, ce ne sera pas bénéfique. Là ça pourrait être (je ne veux pas dire toxique) mais c’est dommage, c’est vraiment dommage.
Murirl : OK. C’est très intéressant ce que tu dis, parce que tu vois, en général dans les postures à visée digestive, ce sont des postures de torsion et quand on les guide, en tout cas moi quand je les guide, je les guide en faisant focaliser l’attention de mes élèves à l’inspiration sur l’inspiration thoracique et à l’expiration sur l’expiration abdominale de sorte à ce qu’il y a une composante respiratoire et une composante digestive. C’est ma manière de guider, mais je crois qu’elle est assez assez commune.
Loïc : et bien maintenant vous saurez que vous guidez pour le microbiote respiratoire et le microbiote digestif.
Muriel : Exactement ! Alors je pense qu’on a fait le tour de la première clé qui était de mettre en mouvement on a dit par la mobilisation du caisson abdominal, par le massage et par la posture et la respiration.
Maintenant, tu vas nous proposer la deuxième clé qui est : « être là où il faut ».
Microbiote : des impacts sur la vitalité et les émotions
Loïc : En fait, la deuxième clé va dans la continuité de ce qu’on vient de dire. Cette deuxième clé c’est « écouter » parce que nous sommes les meilleurs guides de nous-mêmes. Alors oui, il y a des situations où on est complètement perdu et on ne sait plus. Et c’est là le rôle du soignant, qui est de m’aider à me réorienter. Mais pour pouvoir me réorienter je serai d’autant plus pertinent que j’ai pris cette habitude là d’écouter ce que mon corps me disait.
On est en permanence en mouvement on l’a vu et on a vu que agir sur ce mouvement agissait en fait à tous les niveaux de mon être, du plus petit au plus grand et puis on aurait pu même aller du plus dense au plus subtil.
Mon écoute, elle doit être tout aussi transverse que le mouvement. On a cette idée là qu’une infection et bien ça va se manifester par le nez qui coule, par un symptôme clair physique, par de la fièvre (c’est le mot que je cherchais), éventuellement des courbatures…
Loïc : Mais en fait il y a plein d’autres champs qui peuvent être en lien avec une infection. Mais l’infection elle est la plupart du temps une situation où on a un des éléments de notre microbiote qui prend plus de place qu’il ne devrait. Et on peut le sentir en soi très tôt parce que il y a deux phénomènes qui se mettent en place (cela peut dépendre des gens, chez certains, c’est les deux, soit c’est l’un ou l’autre) : c’est l’hypo-tonus et le mal-être.
Le microbiote impacte notre tonus
Alors déjà l’hypo-tonus : on a tous un tonus. Le tonus c’est ce qui me permet de me tenir là et d’avoir un certain niveau d’activité et puis de réactivité. Par exemple, le fait d’échanger avec toi, j’ai un tonus où je suis plutôt engagé et puis parce que j’ai envie de partager. Si vous êtes derrière votre écran, vous êtes peut-être dans un tonus un petit peu plus relâché.
Loïc : « Mais si je vous agace avec mes propos, cela va vous mettre dans des tonus différents. Notre tonus est très lié à notre état psychique mais également à notre état physique.
Si en même temps que j’écoute j’ai une infection, par exemple une infection respiratoire (un VRS ou un rhume, c’est basique), c’est que je ne suis pas tout à fait bien dans mon corps. Voilà, je sens à la fois que je voudrais être détendu, relâché et puis je sens que j’ai quand même un truc qui fait que je ne suis pas tout à fait dans mon tonus habituel.
Cet hypo-tonus, il faut vraiment le comprendre comme un tonus qui est en deçà de ce qui devrait être. C’est différent de détendu ou tendu (j’utilisais le terme détendu à l’instant). Ce tonus là, il est l’expression de la manifestation de la vie en moi. Comment la vie elle s’exprime.
J’ai des moments où on a les tonus plus faibles et c’est OK ; des moments on a des tonus plus élevés et ça c’est normal. Mais il y a des fois où on sent que ce tonus est un peu au ralenti. C’est souvent l’expression que mon système immunitaire a besoin à un moment donné, de se mobiliser à un autre lieu.
Les apports de la médecine chinoise
Loïc : Alors tu m’excuseras je suis plus à l’aise avec la médecine chinoise qu’avec l’Ayurveda qui est plus lié avec le yoga mais j’y travaille. Et je trouve que la vision que l’on en a en médecine chinoise est encore plus parlante, on retrouve des choses équivalentes en Ayurveda mais ce n’est pas dit avec autant de clarté il me semble.
En médecine chinoise, on parle du Wei Qi (prononcez WEI CHI), c’est le souffle de protection pour faire très simple. Ce souffle de protection, lorsque je suis en activité il est à la surface de mon corps. Et lorsque je suis au repos, il est en profondeur dans mon corps.
L’exemple que je donne le plus souvent c’est la fracture. Les personnes qui se sont déjà cassées un bras ou une jambe, ou qui ont déjà eu un os cassé quel qu’il soit, s’en souviendront bien.
En règle générale dans les 3 semaines qui suivent la fracture c’est notre meilleure vie à dormir. On passe son temps à dormir et ce n’est pas à cause des médicaments, de la morphine ou quoi que ce soit. On comprend que ça c’est au début, mais après c’est juste qu’on a besoin de se réparer. Ainsi on va dormir parce que notre système immunitaire a besoin d’aller en profondeur pour aller se réparer. Cela se fait avec d’autres lésions qu’on peut avoir mais la fracture ça reste quand même la lésion majeure et le sommeil est un moyen de réparation.
Muriel : Une bonne solution au trouble du sommeil alors, fracturez-vous un os !
Loïc : Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! Le raccourci est un peu terrible.
Le tonus dans la posture de yoga
Muriel : Loïc, alors moi je pratique du yoga. Concrètement comment je sens ce tonus ? Comment ça s’exprime sur mon tapis ?
Loïc : Ce que je veux dire, c’est qu’on peut sentir quelque fois dans une posture comme « je ne suis pas comme d’habitude dedans ». Tu vois ? Il y a quelque chose, je ne la vis pas de la même manière. Le tonus c’est quelque chose de très subtil, c’est très délicat et c’est quand je dis « écouter », c’est vraiment « écouter en profondeur, comment je suis ? » Et on peut sentir qu’il y a quelque chose qui ne s’aligne pas de la même manière, qui fait que lorsque je suis dedans, c’est comme si elle était plus dure, mais pas difficile. Mais tu vois « plus dur, plus serré » à l’intérieur.
Muriel : Alors l’objectif c’est dans sa pratique par exemple diriger la respiration sur cette zone qu’on sent fermée ? Lui amener de l’ouverture ou bien non là je suis déjà trop volontariste et tu me conseilles de rester dans l’écoute ?
Le mal-être est le reflet de l’hypotonus
Loïc : Avant de répondre à cette question, je voudrais donner le deuxième élément dont j’ai parlé qui était souvent en lien avec notre système immunitaire. C’est le mal-être. Il est beaucoup plus flou à identifier. En fait ce mal-être il est le reflet de l’hypotonus. L‘hypotonus se joue dans le corps, le mal-être se joue dans l’esprit.
Le corps et l’esprit ne sont pas liés, ils sont la même chose à intriquer. Il n’y a pas de lien entre les deux qu’on pourrait couper. Et lorsqu’on va avoir une sensation de mal-être et bien c’est comme un hypo-tonus de mon esprit en quelque sorte. C’est parfois subtil à sentir. Tout va bien, mais il y a un truc qui est un peu lourd dans mon esprit quelque chose d’un peu figé, d’accord ?
Et ce mal-être, il est aussi souvent l’expression (alors en permathérapie on parle de désaccordage du système immunitaire, ça fait un peu compliqué tout ça…), que mon système immunitaire est un petit peu chafouin en ce moment.
Réagir à ce mal-être ou non
Loïc : On a deux façons de réagir : on peut avoir une action très volontariste comme celle que tu as proposée ; qui peut avoir son intérêt et on peut avoir une action (moi je ne suis pas un grand volontaire dans ce sens tu l’auras compris) dans ces cas-là, c’est peut-être pas le bon moment, c’est peut-être pas le moment de me mettre en activité ou peut-être c’est le moment juste de faire la posture du cadavre, je ne sais pas son nom.
Muriel : Shavasana, j’évite de dire que c’est la posture du cadavre en général maintenant
Loïc : allongé, voilà juste allongé. Et peut-être que c’est juste le moment de faire celle-là. Alors dans les approches de soin où on a un objectif de soin, même dans l’Ayurveda ou même dans la médecine chinoise, on va dire oui mais on peut faire ça, on peut faire ça, on peut faire ça. « qu’est-ce qu’on peut faire ? quel va pouvoir être le mode d’action ? »
Quand je suis soignant, je me pose la question « qu’est-ce que je peux faire ? ». Mais quand ça me concerne moi, c’est ça dont on parle. MOI, c’est ce que je ressens à ce moment-là. On peut aussi se poser la question « qu’est-ce que je ne peux ne PAS faire et qu’est-ce que je peux aussi laisser faire ? ».
La lecture du système immunitaire dans la vision conventionnelle nous dit la même chose que dans la médecine chinoise. C’est dans le repos que ça va agir, ça ne le dit pas aussi élégamment.
Le repos comme traitement
Mais le fait de limiter mon activité, de me mettre au repos et de dire ok là je prends juste du temps. Ce n’est pas « je prends du temps pour dormir » ou « je vais faire la sieste ». Je prends juste du temps pour faire rien. J’aime beaucoup ça, lorsque je dis aux gens vous n’êtes pas là pour rien faire mais vous êtes là pour faire rien.
C’est totalement différent ! Regardez l’herbe pousser ! Regardez les nuages ! Vous voyez, moi j’habite près de la Loire, regardez la Loire couler !
Muriel : On a des outils aussi peut-être, tu vois des techniques comme le Yin yoga qui sont des techniques, des postures passives uniquement passives. On se laisse aller dans la posture ? Et puis on a des techniques de méditation, de concentration aussi qui peuvent… Alors non, je vois dans ton regard que déjà tu considères que ce n’est pas « faire rien ». Mais bon, excuse-moi, moi je suis bélier, ascendant bélier, donc voilà c’est un de mes challenges, apprendre à faire rien.
Chouchouter son microbiote intestinal par l’alimentation ou la supplémentation
Muriel : qu’est-ce qu’on peut encore conseiller de simple à ses élèves pour prendre soin de son microbiote ?
Loïc : Alors déjà je tiens à préciser que j’ai parlé de l’alimentation en dernier et c’est totalement volontaire. Souvent quand on parle du microbiote on pense tout de suite à l’alimentation. L’alimentation est-ce qu’il y a de plus délicat, de plus subtil à changer, modifier ou adapter. C’est plus qu’une science ou un art, c’est au-delà de ça.
Les probiotiques : qu’est-ce c’est ?
Loïc : C’est vraiment ce qu’il y a de plus compliqué et à chaque fois je souris quand je lis « il suffit de manger ça ou d’arrêter de manger ça pour aller mieux ». Non c’est beaucoup plus compliqué que ça. Sur l’alimentation si on se centre sur le microbiote, on va évidemment parler des probiotiques.
Muriel : Ce que j’allais dire, avant l’alimentation le premier réflexe, ça peut être d’aller à la pharmacie acheter une boîte de probiotiques.
Loïc : Oui ce n’est pas forcément le meilleur réflexe. Les probiotiques, qu’est-ce que c’est très rapidement? Ce sont des germes des bactéries le plus souvent, que des bactéries le plus souvent, qui sont apportés et qui permettraient de venir réensemencer mon microbiote avec des technologies plus ou moins complexes.
Les probiotiques, comment ça fonctionne ?
Loïc : Lorsqu’on va voir un espace, on l’a dit tout à l’heure, les bactéries vont occuper tout l’espace. Mais on va aussi avoir les virus qui vont occuper les espaces plus petits. Un virus est plus petit qu’une bactérie, même s’il y en a qui font à peu près la même taille globalement. Et puis on va avoir un petit peu plus gros, on va avoir des champignons.
Les champignons c’est bien parce qu’ils naviguent, ils sont entre très petits et plus gros, donc ils vont naviguer entre les deux. C’est un peu comme si je prenais un bocal, je vais avoir mes grosses pierres. Ce sera des pierres intérieures, donc mes bactéries, je mets des petits cailloux ou du sable. Ce seront mes virus et je rajoute de l’eau, ça c’est mes champignons, pour donner un peu une image.
Lorsque je vais prendre mes probiotiques, je vais prendre un type particulier de probiotiques, celui de la boîte. Mais on a vu tout à l’heure que chaque microbiote était totalement spécifique du début à la fin. Donc déjà tu vois, il y a un petit truc là qui me chagrine un petit peu. En plus, lorsque je vais les mettre donc dans ma grande boîte, dans mon espace où j’ai toutes mes bactéries, mes virus etc., ils vont arriver au milieu de ça. Mais les autres ils sont déjà là, qu’est-ce qu’ils font les autres ? Ils disent « Tu fais quoi là ? Tu n’as pas été invité, on te connaît pas ! »
Réaction secondaire aux probiotiques
Loïc : Alors ça c’est la pire des situations. On va commencer par la pire des situations et c’est « on ne te connaît pas », donc c’est-à-dire qu’on va prendre une bactérie qui n’est pas présente à l’intérieur de mon organisme, là ce n’est pas mon système immunitaire qui va réagir, c’est le microbiote qui est déjà présent qui te dit « Mais tu n’as rien à faire là ma cocotte, dégage ! » je parlais d’une bactérie.
Et donc elle est rentrée, elle est sortie, elle ne sert à rien. C’est le pire des cas, voire même on peut avoir des réactions, des effets secondaires qui sortent juste à un moment qui disent « non mais tu n’as vraiment rien à faire là ». Parce qu’il y a des bactéries qui ne s’entendent pas entre elles. Il y en a qui sont copines ou pas, ce n’est pas grave, ce sont des choses qui arrivent mais si elles ne sont vraiment pas copines, ça peut vraiment être costaud.
Et alors en effets secondaires sur un probiotique, ça va être une diarrhée. On l’élimine, on la dégage.
Bon on peut avoir la situation où on dit « ah mais on te connaît bien, mais dans ces cas-là ça ne sert à rien d’en rajouter puisque elle est déjà là et on va avoir la situation intermédiaire. On va donner juste une question de proportion : l’équivalent de ce que l’on va donner en probiotique même en avalant la boîte va correspondre à 1 millième dans le meilleur des cas, du microbiote déjà présent.
Muriel : D’accord
Muriel : Autant dire à rien.
L’utilisation médicale des probiotiques
Loïc : L’utilisation des probiotiques est extrêmement intéressante en thérapeutique ! Elle est très pertinente dans les situations où le microbiote a été très gravement atteint. Et j’insiste sur le très gravement atteint. On va parler des situations où on a eu un traitement immunodépresseur donc qui a fait chuter l’immunité pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, dans certains cas plusieurs années et notre système immunitaire a été remplacé par des antibiotiques qui devaient tout détruire parce que la vie de la personne en dépendait.
Il y a des pathologies qui imposent ça d’un point de vue thérapeutique ou du moins aujourd’hui c’est le chemin thérapeutique qu’on a choisi. Là oui, utiliser des probiotiques oui. Il n’y a plus personne de toute manière. Donc à un moment donné on l’a dit, le microbiote il est indispensable à ma vie. Donc oui il va falloir remettre du monde.
Muriel : Ce sont des cas très rares et c’est sous contrôle médical, donc c’est ça que tu nous dis.
Loïc : Exactement, ce sont des cas très rares qui demandent un contrôle médical. Ce que vous trouvez à la pharmacie et j’ai rien contre les pharmaciens, mais ça ne sert à rien, ça ne sert strictement à rien.
Muriel : Est-ce que ce que tu nous dis c’est vrai pour tous les microbiotes ? que ce soit le microbiote de la vessie ? que ce soit le microbiote intestinal ?
Loïc : Ah oui je vois ce que tu veux dire…Pour agir sur le microbiote génital en particulier ? lorsqu’il y a des Chlamydia, des candidoses… ?
Muriel : Oui, c’est un cas où très fréquemment les patients se supplémentent en fait !
Les probiotiques intimes en auto-médication
Loïc : Pour moi ce n’est pas cette action qui sera pertinente. Cela a l’avantage de donner l’impression qu’on fait quelque chose, de nous engager, mais ce n’est pas ça qui fera la différence. J’ai eu l’occasion de le constater avec des patientes, à qui je proposais d’autres types d’actions.
J’ai l’habitude de ne pas interdire aux gens. Vous voulez prendre des probiotiques ? Faites-le. Je pense que ce n’est pas utile, mais faites-le. Et en fait dans les deux cas on arrivait aux mêmes résultats avec ou sans. Pour moi les probiotiques, ils ne servaient pas à grand-chose, si ce n’est donner ce sentiment d’avoir agi à ce niveau-là.
Mais la plupart du temps et probablement qu’il y a des personnes qui nous écoutent, certains aussi disent ça a changé ma vie, c’est ça que j’ai changé. Demandez-vous est-ce que vous n’avez changé vraiment que ça ?
Muriel : Et encore une fois, c’est ce que tu dis, il faut changer d’état d’esprit. On cherche à mettre en place les bonnes conditions pour que le microbiote se sente correctement en relation avec nous. On va dire ça comme ça et on ne cherche pas à changer le microbiote du jour au lendemain, enfin on ne peut pas.
Loïc : Exactement oui ! Je pense que c’est vraiment cet état d’esprit qu’il faut adopter pour être au plus près en fait de notre complexité en tant qu’organisme.
Les prébiotiques : définition
On a vu que les probiotiques ne sont pas la bonne solution mais j’aimerais t’en présenter une deuxième et puis il y en a même une troisième que j’apprécie encore plus. La deuxième, ce sont les prébiotiques. Alors les prébiotiques, on en parle un petit peu plus et de plus en plus et c’est tant mieux. Les prébiotiques, ce sont des éléments qui vont servir à nourrir notre microbiote.
C’est un peu plus intéressant sur le principe, c’est pour dire « vous êtes présents, juste on va faire en sorte de vous nourrir pour que vous puissiez vous développer correctement ». Donc, c’est plutôt une bonne chose. Dans les prébiotiques, ce qu’on va retrouver le plus souvent c’est désigné sous le terme de fibres.
En réalité, il y a tout un ensemble. Il ne faut pas rentrer dans la biochimie, ce n’est pas le but de mon intervention. Mais on a toute une famille en fait de molécules particulières qui rentrent dans cette grande famille des fibres et qui ont la particularité d’être bien assimilées par la majorité de mon microbiote. Et j’insiste sur la majorité et j’aurais dû dire même la majorité des bactéries de mon microbiote.
Muriel : D’accord
Les prébiotiques sont à apporter par l’alimentation
Loïc : C’est intéressant les fibres sauf qu’elles ne vont concerner qu’une partie de mon microbiote. C’est là où c’est un petit peu un frein et je veux juste attirer l’attention sur le fait que ce n’est pas suffisant, parce qu’on ne va pas nourrir tout le microbiote. Il y a des microbiotes même bactériens qui ne sont pas sensibles en fait.
Muriel : du coup on peut le déséquilibrer aussi notre microbiote ? Si je me sens bien, est-ce que j’ai intérêt à prendre des prébiotiques ?
Loïc : ça peut faire partie de mon alimentation quotidienne sans risque si ça reste dans l’alimentation, c’est-à-dire dans une quantité alimentaire. Ainsi ça ne risquera pas d’avoir un effet délétère. C’est surtout lorsqu’on est dans cette logique là, d’en prendre de manière thérapeutique, donc en quantité beaucoup plus importante et là ça pourrait avoir un effet délétère, en effet d’avoir une consommation trop importante de prébiotiques puisque ça va nourrir une certaine partie seulement de mon microbiote, mais pas toute. On va alors (je vais utiliser des mots forts) vers quelque chose qui uniformise le microbiote. Or on a dit qu’il devait être varié.
Où trouver des prébiotiques dans l’alimentation?
Muriel : Du coup dans l’alimentation, je trouve où des prébiotiques ?
Loïc : Alors les prébiotiques, on va les retrouver globalement dans les végétaux fibreux. C’est les plus faciles à retrouver. C’est tout ce qui est souvent indiqué comme fibre dans les graines à partir du moment où vous les mâchez. Une graine gobée est une graine qui sort intacte.
Muriel : Merci pour la précision !
Loïc : Une graine doit être mâchée. Il y en a une que j’aime particulièrement, c’est le kiwi. Mais la graine de kiwi, il faut la mâcher pour que ce soit pertinent. On doit la sentir croquer sous la dent et là elle va être utile et ça peut être effectivement une source très intéressante de fibres.
Muriel : D’accord
Loïc : ça c’est pour les prébiotiques.
Les parabiotiques : qu’est ce que c’est ?
Loïc : Il y en a un autre que j’aime encore plus et qu’on va pouvoir marier pour rattraper les manques de ces prébiotiques. Ce sont les parabiotiques ! Alors les parabiotiques, qu’est-ce que c’est ? Donc on a probiotiques, prébiotiques et parabiotiques.
Les parabiotiques, ce sont des bactéries des virus. C’est un un ensemble bactéries, virus, champignons. Ce sont des microbiotes qui vont avoir une activité amoindrie ou une activité normale. Ils auront la particularité de traverser nos différents microbiotes du système digestif, d’être en relation avec eux, et non pas de les remplacer mais de les activer. Ce qui veut dire qu’en présence de ce microbiote là, nos parabiotiques, notre propre microbiote va se mettre en mouvement et évoluer.
C’est ça qui est particulièrement intéressant parce qu’il va traverser notre système digestif et quand on y retourne après et bien on ne retrouve pas les mêmes microbiotes en fait. Ce ne sont plus les microbiotes de nos parabiotiques qui restent à l’intérieur de notre système digestif mais d’autres qui ont pu évoluer et se développer. C’est fascinant !
Muriel : Oui, je trouve ça fascinant effectivement.
Fonctionnement des parabiotiques
Loïc : C’est comme si tu partais en voyage et tu vois que tu allais rencontrer des gens. Tu allais rencontrer les locaux, les personnes qui se baladent dans ce pays et que tu ne connaissais pas. Et tu reviens chez toi, et chez toi il y a une partie d’eux qui reste. Cela t’a fait évoluer, t’a fait changer. Tu vois les choses différemment, mais en fait ils ne sont plus là. Ils restent en partie avec toi et c’est exactement ça ce qui se passe avec les parabiotiques. Ils vont passer et ils vont juste laisser comme une relation.
Et moi j’aime à dire que tout soin commence par une relation. Quel que soit le type de soin qu’on veut faire, quelle que soit la façon dont on veuille prendre soin d’une personne ou veuille prendre soin de soi, ça commence par une relation. Aussi, l’élément le plus important dans le soin c’est d’abord la relation.
Sources alimentaires des parabiotiques
Loïc : Tu vas me poser la question on en trouve où les parabiotiques ?
Muriel : ah oui j’attends, où j’en trouve des parabiotiques ?
Loïc : Et bien on va les retrouver dans des aliments qui sont dans absolument toutes les cultures du monde. Et ça c’est fascinant de se dire quand quelque chose est présent dans toutes les cultures du monde, il faut dire que c’est probablement un peu important. Cet élément qui est présent dans toutes les cultures du monde, c’est l’alimentation lactofermentée.
On le retrouve partout avec des pratiques différentes. Ce n’est pas toujours les mêmes aliments et on ne le fait pas toujours de la même manière. On va avoir un phénomène d’ensemencement comme on va voir avec les fromages. C’est-à-dire que ce sont des phénomènes où on va faire développer des bactéries, des levures, des champignons etc., dans un lieu. En fait ça, on va le consommer.
Muriel : Donne-nous des exemples précis d’aliments lacto fermentés ?
Loïc : La choucroute crue, parce-que si la choucroute est cuite et bien on en tue une partie de la choucroute, les sirops lactofermentés, les légumes lactofermentés de tout genre. On va avoir les fromages non pasteurisés, les fromages à croûte. Alors même si je suis pas un grand fan, mais moi j’ai un palais très délicat là-dessus, mais le camembert par exemple, voilà c’est la croûte en fait qui va porter une majorité d’éléments, mais on va l’avoir aussi avec les différents tofus. Il faut savoir quand même qu’il existe autant, voire plus, de variétés de tofus que de fromages.
Donc ce n’est pas juste celui qu’on trouve emballé dans son sachet. Celaa peut se faire oui avec le soja, mais ça se fait avec plein d’autres types d’aliments. Le miso qui se fait avec n’importe quelle légumineuse on peut faire du miso de lentilles, on peut faire du miso de pois cassé, de poids chiches (de pois cassé je ne sais pas, jamais fait). J’allais l’oublier le levain, c’est quand même le plus proche.
Muriel : oui c’est le plus facile à trouver sans doute et qu’on consomme le plus.
Loïc : C’est tellement évident ! Le levain est une source de parabiotiques énorme. Lorsqu’on va soit ensemencer, soit lactofermenter, ce qu’on fait c’est qu’on va multiplier et diversifier des environnements microbiotiques. Cette diversité en fait au contact de notre propre microbiote va amener de la diversité et ce qui est fascinant encore une fois c’est qu’elle ne l’amène pas en agissant mais en mettant en place les conditions pour. C’est beau.
Préférez dans un premier temps ajouter à votre alimentation plutôt que retirer.
Muriel : Oui, je partage complètement ce conseil aussi : ajouter c’est plus simple que que retirer, c’est vrai. Et bien, écoute merci infiniment Loïc ! Je sais pas si tu veux ajouter quelque chose.
Loïc : La question de réagir ou réadapter, et bien en fait, on l’a vu ! La réaction pourrait être pertinente face au microbiote mais on rentre là dans le domaine médical, donc ça doit être envisagé par un professionnel aguerri, mais nous dans notre quotidien ou lorsqu’on donne des conseils à nos élèves si vous êtes professeur de yoga, veuillez bien envisager plutôt les choses en réadaptant la situation, en mettant du mouvement, en écoutant, en alimentant notre microbiote.
Comment Retrouver Loïc Plisson?
Muriel : Merci infiniment Loïc ! C’était vraiment passionnant. Je suis sûre qu’il y a beaucoup de nos auditeurs qui ont envie d’en savoir plus sur la permathérapie et tous les soins par les plantes, par la permaculture. Comment on te retrouve ? Sur quel site ?
Loïc : J’ai un site un peu généraliste qui s’appelle sesoignerautrement.net et après il y a le site de l’Institut international de la permathérapie permatherapie.com
Je mets également cet article à jour avec la sortie du livre de Loïc Plisson.
Muriel : Très bien ! Je partagerai tous ces liens évidemment en description de cette vidéo. Je te remercie infiniment et je te dis à très vite !
Loïc : A très bientôt ! Merci beaucoup !